6 Septembre 2020
A Hidden Life est un film réalisé par Terrence Malick, sorti en 2019
Un poème visuel sur l’histoire vraie de Franz Jägerstätter. Il est agriculteur dans le petit village de Sankt Radegund au sud-ouest de l’Autriche. Il aime sa femme et ses trois enfants qu’il chéris tendrement. Le travail à la ferme semble éprouvant, il y a beaucoup à faire. On les suit à travers les saisons entre la récolte des champs, le fourrage pour les animaux, la récolte de bois, des baies, des fruits dans le verger… On sent l’amour qu’il y a entre les différents protagonistes. C’est enivrant. Les paysages sont époustouflants, vastes. « we lived above the clouds » On se sent bien comme protégés.
Et puis 1938 arrive avec l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne. Franz refuse de se soumettre à l’occupation du IIIe Reich. Personne dans le village comprends son geste. Ils sont tous devenus en quelque sorte sous l’influence allemande, comment peut-on les blâmer, ils ont sûrement la peur au ventre. Franz et sa famille sont méprisés. Tous les villageois les couvrent d’opprobres. Les enfants sont sujets aux railleries et moqueries. Il fait appel à l’Eglise mais en vain, personne ne le comprend. Qui dans ce monde entendra parler de lui ? pourquoi fait-il cela ? Il est prêt à sacrifier sa famille pour garder ses convictions. L’Autriche étant annexée, les villageois deviennent allemands et Franz reçoit un appel pour aller combattre auprès des allemands. Que va-t-il faire ? rester chez lui comme un « lâche, un traitre » ? ou alors servir la folie d’Hitler ?
Ce film est déroutant. On découvre rarement l’histoire d’une personne ayant refusé le combat durant la seconde guerre mondiale. Pourtant Franz était convaincu qu’il faisait le bon choix. Pourquoi servir l’atrocité alors qu’il n’avait rien demandé et qu’il vivait une vie paisible avec sa famille. Pour ceux qui connaissent l’ambiance de Terrence Malick, elle est bien présente dans ce film. Les dialogues sont peu riches, par contre les expressions faciales et corporelles prennent toutes la place. On n’a pas besoin de mots pour décrire une pensée, un chagrin, une joie quelconque. C’est un récit poétique sur la nature et l’atrocité humaine. La musique de James Newton Howard est splendide. J’ai été surpris d’entendre la Symphony N°3, Lento Cantabile d’Henryck Górecki, triste mais magnifique.